FAIBLESSES :
Les points faibles de l’artisanat sont multiples et touchent les dimensions d’ordre institutionnel, de compétitivités du secteur ainsi que du social.
Pourrait être ajoutée à ces dimensions celle des ressources budgétaires qui lui sont allouées par l’Etat et qui sont restées insignifiantes malgré son poids économique et social.
* Au niveau institutionnel :
L’absence d’une définition juridique opérationnelle de l’activité de l’artisanat n’a pas permis de préserver le secteur des risques de sa banalisation ; et l’a empêché d’émerger en tant que tel au niveau de la comptabilité nationale et de se doter d’organisations représentatives et performantes, ayant un caractère plus professionnel que politique.
L’inscription du secteur dans une vision à caractère social n’a pas par ailleurs permis l’émergence d’une génération d’artisans entrepreneurs capables de se prendre pleinement en charge et d’engager le secteur dans une dynamique de progrès économique.
*Au niveau de la production :
Les insuffisances suivantes sont relevées :
- la grande faiblesse des ressources financières du secteur, ce qui limite très fortement la possibilité de réalisation d’investissement nécessaires à sa modernisation, .l’essentiel des crédits octroyés par la banque populaire (seul opérateur) le sont à court terme, pour les besoins de fonds de roulement.
Le crédit artisanal se caractérise aussi par la complexité des procédures administratives qui ne permettent de répondre efficacement aux besoins des opérateurs du secteur ; l’entreprise artisanale se trouve souvent privée de la possibilité d’accéder au crédit, faute de garanties suffisantes.
La conjugaison des contraintes de financement du, du poids de la concurrence de certains produits industriels et du faible niveau de productivité, réduisent sérieusement les chances des unités artisanales à répondre à des commandes importantes.
*Sa faible attractivité de l’investissement du fait de l’absence d’incitation adaptées au secteur et à l’inexistence d’un système d’information le concernant.
* Des contraintes liées à l’approvisionnement en matières premières
qui contribuent, dans une large mesure, à la médiocrité des performances du secteur, isolés, et n’ayant pas l’information nécessaire sur les circuits d’approvisionnement en matière premières, les artisans se trouvent alors obligés d’utiliser des matières de qualités inférieures, ce qui a un impact négatif sur la qualité du produit fini.
*Des contraintes liées aux difficultés de commercialisation des produits artisanaux.
Ces difficultés différent selon qu’il s’agisse du marché intérieur ou du marché extérieur.
*Au niveau du marché intérieur :
l’écoulement des produits artisanaux est confronté à plusieurs contraintes, notamment celles relatives à l’étroitesse du marché liée essentiellement au bas niveau de vie du consommateur marocain, à la concurrence des produits industriel, de substitution dont le rapport qualité/prix sont plus compétitives. En outre, la qualité du produit artisanal ne correspond pas souvent, en terme de design et de fonctionnalité au besoin des consommateurs.
A ces contraintes s’ajoutent celles relatives à la rareté des circuits de distribution structuré et efficaces.
*Au niveau des exportations des produits artisanaux,
La situation se caractérise par des difficultés multiples, à savoir :
- l’absence d’une approche marketing intégrée et agressive.
- l’inexistence de structures professionnelles ou d’agent économique capables de prendre en charge efficacement la dimension commerciale du secteur.
-La forte concentration des exportations vers les pays de l’union Européenne, et la faible diversification des produits exportés augmentent les risques de marché aux quels sont confrontés les exportateurs.
-La très forte concurrence des produits des pays asiatiques qui présentent un rapport qualité/prix plus compétitif.
- L’insuffisance des efforts d’adaptation des produits artisanaux aux exigences des consommateurs étrangers.
-Le non respect des engagements en terme de délai et de qualité, par certains exportateurs marocains, rend difficile la fidélisation de clientèle.
- L’ignorance des marchés potentiels, et l’insuffisance des efforts déployés pour la recherche de nouveaux marchés.
* Les dimensions innovation et crédibilité
Ne sont suivies que longuement par l’artisanat qui reste dominé par sa culture traditionaliste consistant à vendre ce qui est produit au lieu de produire ce qui se vend. La faiblesse de la dimension design innovation constitue un frein suplementaire pour l’offre de produits de qualité répondant aux besoins en perpétuelle évolution du consommateur.
* L’inefficacité de son système de formation
Qui n’assure qu’une faible transmission des compétences des savoir –faire et des capacités d’innovation. la formation professionnelles en artisanat est restée , pour l’essentiel , dans des niveaux inférieurs de qualification et n’a pas pu créer de liens avec le potentiel d’innovation , de créativité et de marketing disponible au niveau national et international.
* Un retard considérable en matière de production,
De traitement et de gestion de l’information, le déficit informationnel y est plus important comparativement à d’autres secteurs, qui ont bénéficié d’études et d’investigations spécifiques .en fait, l’absence d’un recensement exhaustif des artisans et des entreprises artisanales, et l’insuffisances des études sectorielles rendent difficile toute approche scientifique, quantitative ou qualitative du secteur.
*Au niveau de la protection sociale :
Le secteur de l’artisanat ne bénéficie pas d’un système de couverture sociale adapté à sa réalité socioprofessionnelle.
Cette situation difficile des entreprises artisanales est dépourvue d’assises juridiques définissant ses filières, organisant ses activités et conditionnant l’accès à l’exercice de ses métiers.